Dans un précédent article consacré à la bague de fiançailles, nous apprenions que ce bijou trouve ses origines dans des traditions partagées par de nombreuses civilisations remontant à l’Antiquité.

Or qu’en est-il des alliances ? Quel bijou aujourd’hui plus universel que celui-ci ?

Car quel que soit le continent, et qu’il s’agisse d’un mariage civil ou religieux, l’échange des alliances marque l’un des moments les plus forts de la cérémonie, celui qui matérialise une union devenue ainsi officielle aux yeux de tous. Passé cet instant, à l’exception de certaines exigences professionnelles, les époux ne les quitteront plus.

Et il en est ainsi depuis…et bien seulement depuis un siècle !

Si aujourd’hui la bague de fiançailles et les alliances ont des significations différentes et marquent deux temps bien distincts de la vie du couple, il en était auparavant tout autre, leur histoire se confondant bien en une même origine.

Initialement, depuis l’Antiquité, la cérémonie de mariage était strictement privée. Ce sont les fiançailles qui étaient le moment valorisé, elles revêtaient un caractère double :

Elles représentaient tout d’abord l’engagement pris par les deux partis, lequel avait une valeur légale. Contrairement à aujourd’hui où le temps des fiançailles est justement une phase où chacun se laisse la possibilité de reprendre sa parole avant l’union officielle, autrefois la promesse d’engagement en elle même prévalait, et rompre des fiançailles était une affaire grave.

Les fiançailles avaient donc un second rôle, celui d’officialisation publique.

Un homme, pour signifier sa demande, offrait un anneau à une femme : si elle l’acceptait, la promesse était scellée, et la fiancée gardait cet anneau, souvent à l’annulaire (on le pensait relié au cœur par une veine appelée « veina amoris »), mais pas toujours.

La cérémonie de mariage, également, n’avait pas nécessairement lieu à l’église ! C’est le Concile de Latran qui, en 1215, la consacra. C’est seulement à partir du XIII ème siècle, qu’à l’issue de la bénédiction du prêtre, les époux se passent mutuellement un anneau au doigt…

Or cet anneau, l’homme le quittait aussitôt le seuil de l’église franchi, la symbolique étant encore plutôt « formelle » que « romantique ». Des doutes pouvaient ainsi parfois subvenir quant au statut marital d’un homme…laissant la porte ouverte à quelques scandales !

Ce n’est qu’au début du XXème siècle, avec la première guerre mondiale, longue et terriblement éprouvante, que les hommes commencèrent à garder sur eux leur alliance, souvenir précieux ravivant force et espoir…

C’est ainsi que bien que l’usage d’un anneau, vieux comme le monde, a toujours revêtu un symbolisme si fort qu’on le retrouve dans de nombreux contes et légendes participant à l’imaginaire collectif (songeons à L’anneau de Nibelung, opéra de R.Wagner, ou à la célèbre œuvre littéraire de J.R.R Tolkien, Le seigneur des anneaux), la tradition autours des alliances telle qu’on la conçoit de nos jours n’a débuté que très récemment.

Tout comme l’engagement précède l’union, c’est finalement bien la tradition d’un anneau de fiançailles, portée par la promise, qui se révèle plus ancienne que celle de l’échange de deux alliances.

Avec l’histoire les usages évoluent, il n’est pas rare aujourd’hui de marquer d’un précieux cadeau d’autres événements de la vie de famille, comme le passage à la majorité, ou une naissance… autant d’occasions de se parer de bijoux !