Bien qu’utilisé couramment par les civilisations précolombiennes  et vraisemblablement d’autres avant elles, le platine, découvert à l’état natif en Colombie  par les Conquistadors au milieu du XVIe siècle, n’obtînt ses lettres de noblesse qu’à la toute fin du XVIIIe siècle avec la mise au point d’un chalumeau performant pour le travailler en joaillerie, à la demande de certaines cours royales européennes.

Il tient son nom des premiers conquérants espagnols : « platina », soit « petit argent ». Considéré aussitôt par les savants comme une impureté de l’argent, les autorités le bannissent et le rejettent dans les fleuves par crainte de le voir servir d’imitation à la monnaie. Les autochtones, connaissant bien son inaltérabilité, sa ductilité et sa facilité à être martelé, le récupèrent alors – imités en cela par les colons – et continuent à s’en servir pour fabriquer divers objets usuels ou bijoux, bien que son usage soit interdit sous peine de mort.

Il est « redécouvert » en 1735 par Antonio de Ulloa, astronome et militaire espagnol, qui examinant les bijoux portés par les Indiens ainsi que d’autres objets, le déclare pourtant métal inexploitable.

Les pays producteurs de platine

On trouve le platine dans les roches magmatiques remontées en surface à travers la croûte terrestre et souvent associé au nickel, au cuivre, et aux autres métaux du groupe des platinoïdes (tous métaux très rares) : le palladium, l’iridium, le rhodium, le ruthénium et l’osmium.

Le principal gisement mondial se trouve dans le complexe minier de Bushveld en Afrique du Sud. Les pays producteurs sont : l’Afrique du Sud, la Russie, le Zimbabwe, le Canada  et les Etats-Unis. La production mondiale en 2014, s’est élevée à 161 tonnes.

Utilisations du platine

Le platine est utilisé en bijouterie-joaillerie, dans les équipements de laboratoire, dans l’industrie automobile pour les pots catalytiques, en aéronautique pour les têtes de missiles, en médecine pour les implants, stimulateurs et valvules cardiaques, dans l’industrie pétrolière, etc.

Le platine en bijouterie

Etant un métal précieux, le platine possède ses propres poinçons de garantie : depuis 2002, un manchot pour le platine pur (999/1000e) et une tête de chien pour ses trois autres titres. Seuls les bijoux en platine de moins de 3 grammes sont, comme pour l’or, dispensés de l’apposition de ce poinçon.

Poinçons métal platine

Son inaltérabilité lui permet de garder son éclat blanc très chaud ainsi que sa brillance, même après transformation, et sa dureté en fait un support parfait pour le sertissage d’un diamant ou toute autre pierre. Il nécessite moins de polissage que l’or mais son travail demande un savoir-faire plus avancé et plus long, ce qui en fait désormais un métal plus précieux que l’or, en raison aussi de sa rareté et de sa densité. On le qualifie parfois de métal éternel pour sa résistance au ternissement et à l’abrasion ainsi que ses formidables propriétés hypoallergéniques.

Les joailliers utilisent  en général trois titres de platine : le 950/1000e, le numéro 1 figure alors en bas à droite du rectangle à angles coupés du poinçon de garantie ; le platine 900/1000e, avec le numéro 2 dans un rectangle dont le haut et le bas sont arrondis pour le poinçon de garantie et, enfin, le platine 850/1000e qui comporte le numéro 3 dans un hexagone pour le poinçon de garantie.