Alors que l’année 2019, avait été marquée par l’atteinte d’une valeur record (depuis 2012)  du cours de l’or, l’once à 1400 €, le début de l’année 2020 montre une nouvelle augmentation du cours de l’once qui a dépassé les 1500 € (1520 € au 21 février), soit un gain de plus de 11,5 % depuis le 1er janvier 2019 (à 1358 €)

Comment peut-on expliquer cette forte augmentation du prix de l’or alors que le dollar est fort et qu’il ne s’est pas aussi bien porté depuis presque 3 ans ?

Les mauvaises perspectives économiques aggravées par le coronavirus

L’or a toujours été considéré comme une valeur refuge, en cas de conflits, de crises ou de tensions économiques.

Et nous vivons actuellement une période de turbulence économique et géopolitique qui permet à l’or de se positionner comme un investissement sécurisant et attractif.

Il est vrai qu’au niveau mondial, les tensions ne manquent pas :

  • Crise en Iran, notamment après l’assassinat du général Soleimani, et l’embargo décidés par les Etats-Unis.
  • Brexit, le 31 janvier 2020 à minuit, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne.
  • La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine…

Fin janvier, le Fonds Monétaire International a d’ailleurs revu légèrement à la baisse ses prévisions d’activité dans le monde en 2020 et 2021. Une des raisons est que certains grands pays émergents « affichent des résultats insuffisants et se trouvent en difficulté ». C’est le cas du Brésil, du Mexique, de la Russie, de la Turquie et surtout de l’Inde.

De plus, face à l’épidémie de Coronavirus, la Chine est durement touchée. La banque d’investissement Nomura a révisé sa prévision de croissance chinoise au 1er trimestre 2020 à 3%, contre 6% précédemment, ce qui très significatif d’un malaise économique réel.

Depuis quelques semaines, les pays voisins comme le Japon subissent eux aussi des conséquences et pourraient même être en récession.

Tokyo a annoncé ce lundi (17 février) que sa situation économique qui n’était déjà pas très bonne s’est beaucoup dégradée ces dernières semaines. Cette même crainte de détérioration gagne la Thaïlande ou encore Singapour.

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire a annoncé ce dimanche 16 février, que l’épidémie de Coronavirus faisait peser un « risque réel » sur l’économie mondiale . Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, réunis à Riyad, sont prêts à prendre des mesures réelles contre ce risque du Coronavirus sur l’économie mondiale.

L’or reste donc une valeur refuge certaine contre ces risques (géo)politiques et ces tensions économiques.

Quand il y a un désordre sur les marchés financiers ou monétaires, quand l’économie va mal ou moins bien, l’or s’envole.

La faiblesse des taux d’intérêt favorise le cours de l’or :

Il est un principe de base que le cours de l’or est corrélé négativement avec les taux d’intérêts.

Ainsi, l’environnement actuel des taux d’intérêt très faibles constitue un facteur de soutien durable des cours de l’or.

A cela s’ajoute les achats d’or physique par les banques centrales qui se poursuivent, notamment dans les pays cherchant à s’affranchir de la domination du dollar, comme l’Inde, la Chine et la Russie.

Dans ce contexte économique et géopolitique, l’or a encore de belles opportunités de hausse dans les mois voire les années à venir.

Nicolas GALLANT, de Capital écrit : « Le métal jaune pourrait dépasser le pic historique de 2011 (1.921 dollars l’once) et franchir le cap psychologique de 2.000 dollars d’ici un ou deux ans, estime le géant bancaire américain Citigroup, soit un gain attendu de plus de 34% sur la période à venir. »