État des lieux et idées reçues sur l’éco-responsabilité

Le diamant en quelques chiffres ?

Le diamant est composé essentiellement de carbone. Il est néanmoins possible de trouver des éléments halogènes dans le minéral, piégés lors de la formation de la pierre. Celui-ci cristallise lors de conditions géologiques bien particulières. Effectivement le carbone, alors piégé dans le manteau de la croûte terrestre suite à des phénomènes de subduction par exemple, se voit confronté à de très fortes températures et pression. Lorsque la température est alors comprise entre 1100°C et 1400°C et que la pression a atteint 4,5 à 6 GPa, le carbone peut alors commencer son processus de cristallisation.

Qu’elle est l’empreinte carbone du diamant, quelles dans les grandes lignes son impact écologique ?

Une récente étude, lancée par les géants du secteur (extraction) a démontré qu’une pierre d’un carat taillée et extraite émettait environ 160 kg de CO2. En comparaison, comme nous le présente un article “des Echos” datant du 2 mai 2019, la fabrication d’un Macbook pro émet 264 kg de CO2, le MacBook air quant à lui émet 136 kg de CO2, l’ipad 80kg, un jean « Levis » « 501 » 16kg, etc.
L’extraction de diamant représente donc un impact environnemental non négligeable, mais néanmoins inférieur à celui de nombreux produits de consommation courante, et en particulier les équipements électriques et électroniques, nécessitant d’extraire un nombre important de métaux rares.
Mais surtout, il était important pour ces grandes firmes, de montrer qu’à poids équivalent, l’extraction minière serait nettement moins émettrice de CO2 que la fabrication de diamants dits de synthèse.
En effet, alors que celui-ci est en plein essor, et qu’il est parfois associé commercialement comme produit “éco-responsable”, il produirait néanmoins près de 510 kg de CO2 pour une pierre équivalente, soit un diamant taillé d’un carat.
Et effectivement, lorsque l’on repense à la création des diamants dans la nature et ce qu’elle doit mettre en oeuvre pour qu’ils se forment, il est difficile d’imaginer qu’en laboratoire, la création de ces pierres ne soit pas extrêmement énergivore.
En résumé, pour que le carbone cristallise afin de fabriquer un diamant de synthèse, il faut donc recréer des conditions de température et de pression particulièrement drastiques, telles que celles produites par la tectonique des plaques.

Au vu des arguments précédents, il semble clair que, même si le prix est parfois plus élevé, il est préférable de s’orienter vers des diamants naturels si nous voulons préserver notre planète. Et pour aller plus loin, la question du réemploi et du recyclage des pierres se posent également ici : afin de limiter au maximum son impact sur l’environnement, il semble en effet plus vertueux de faire appel à des bijoux de seconde main (ou “vintage”), qui seraient portés tels quels, ou pourquoi pas retravaillés pour s’adapter aux préférences esthétiques de chacun ?
En effet, même si l’extraction du diamant est nettement moins polluante que la production de diamants synthétiques ou encore que l’or 1 , elle reste néfaste dans l’absolu pour la nature.
A chaque mine créée, ce sont des hectares de nature sacrifiés. D’énormes trous se forment alors au fil du temps à coup de pelleteuses, bulldozers et explosifs détruisant alors des écosystèmes entiers. Il y a quelque mois, nous vous disions que pour la production d’un gramme d’or il fallait extraire une tonne de minerais. Les chiffres sont tout à fait comparables pour le diamant, puisque ce ne sont que 4,5 carats de diamants qui sont extraits pour une tonne de minerais, pour une mine telle que la mine Victor de la compagnie De Beers au Canada (5 carats = 1 gramme).

Vendre son/ses diamants pour faire marcher l’économie circulaire dans le bijou

L’extraction minière continue à travers le monde et cela parce que la filière répond à une demande toujours bien présente. C’est pour cela qu’il est nécessaire de remettre en circulation les diamants qui dorment dans les coffres de milliers de familles à travers la France, et permettre ainsi de développer une offre de pierres réellement éco-responsables.
D’autant plus que vendre un diamant peut rapporter quelques centaines / milliers d’euros nécessaires à des projets divers.

Achetez un diamant de seconde main, pour plus de responsabilité et d’originalité

A l’inverse, acheter des produits “vintage” permet de se faire plaisir à moindre coût : en effet, un diamant de seconde main, à qualité égale, présente un prix de l’ordre de 30% à 40% de moins qu’un diamant neuf chef nous.

En faisant appel à cette filière du vintage, vous pourrez ainsi identifier des pierres ou des pièces uniques, que personne d’autre dans votre entourage ne pourrait se procurer. Et par ce biais, vous mettez en place une démarche bien plus éco-responsable que toutes les solutions alternatives, et en particulier celle du diamant synthétique.

En effet, outre l’aspect financier, acheter une pierre vintage, c’est acheter un produit avec un bilan carbone alors très faible, voire nul pour certaines pierres anciennes dont l’impact environnemental est amorti de longue date.

1 : notamment car l’utilisation d’arsenic est nécessaire dans le processus d’extraction de l’or et que la quantité de produits polluants utilisés dans le processus de traitement du diamant est insignifiante


Sources : Wikipédia, Les Echos, Libération, Terra Economica